14 novembre 2023

La Boulangère Bio en chasseur dans les alizés

L’ambiance « machine à laver » des premiers jours de course a laissé place à une navigation enfin beaucoup plus agréable pour les 37 Class40 engagés sur la Transat Jacques Vabre – Normandie Le Havre.

A bord de La Boulangère Bio, Amélie Grassi et Anne-Claire Le Berre profitent de la douceur de la navigation dans les alizés même si ça remue encore beaucoup. « Tout va bien à bord ! Ces dernières heures, nous avons du portant avec un peu plus de vent que ce que nous pensions donc c’est sympa. Le bateau va super vite, ça glisse bien. En termes de vie à bord c’est encore un peu sauvage car ça tape dans tous les sens et il faut toujours bien se tenir pour ne pas voler en avant » raconte Amélie Grassi ce matin.

 

Le duo progresse sous spi dans un vent de Nord Est soutenu pour 15 à 20 nœuds.  En ce 9e jour de course pour cette deuxième étape, les filles de La Boulangère Bio sont 15è à 145 milles du leader. Depuis qu’elles ont réussi à remettre en fonctionnement leur système d’aérien en tête de mât, la sérénité est revenue à bord du monocoque et elles sont focus sur les réglages. Véloces sur ces dernières heures, elles flirtent ce matin avec les 17 nœuds de vitesse et savent que la capacité à tirer le meilleur de La Boulangère Bio va compter dans ce grand bord en route direct vers La Martinique. Amélie et Anne-Claire restent aussi vigilantes car cette nuit, un choc avec un OFNI est venu leur rappeler que traverser l’Atlantique en Class40 n’est pas juste une formalité.  « Cette nuit, nous avons tapé quelque chose. On n’a pas vu ce que c’était. Mais ça a fait sauter le safran. Il n’y a pas de casse, juste des éclats de peinture. Nous avons prévu de recontrôler dans la journée. Nous avons juste dû changer le système de descente du safran. C’est reparti ! » précise la skipper enthousiaste et visiblement reposée.

 

La navigation dans les alizés est en effet l’occasion de recharger les batteries. Le sommeil est davantage récupérateur, l’alimentation plus facile et l’ambiance à bord est au beau fixe après une première partie d’étape très engagées. Amélie poursuit : « A bord, nous avons été poussées dans nos retranchements en termes de fatigue. Le niveau de la course est hyper intense et puis on a eu quelques galères techniques. On a un spi qui était passé à l’eau. On a dû le ramasser. Il est intact mais ça nous a bouffé de l’énergie. Plus les aériens…. On sentait qu’on avait du mal à étaler le repos nécessaire pour récupérer. Nous étions sur le fil rouge. Mais depuis hier soir, ça va nettement mieux. On s’est reposé, nous avons retrouvé nos esprits. On ne se sent pas cramées ». 

Le match qui se joue au sein des Class40 tient toutes ses promesses et la bataille sera de haute lutte jusqu’à l’entrée dans la baie de Fort-de-France. Les filles le savent et sont évidemment stimulées par ce jeu de la compétition. Elles se sont positionnées légèrement dans le sud des nouveaux leaders Xavier Macaire et Pierre Leboucher sur Groupe Snef et jouent bord à bord avec le duo de Vogue avec un Crohn (Pierre-Louis Attwell / Maxime Bensa). « La météo s’annonce complexe jusqu’au bout ce qui ouvre le jeu et les opportunités. Nous allons progresser comme ça sous spi encore 24 heures avec un vent un peu soutenu. Puis ce sera du spi toujours mais dans moins de vent. A suivre, la météo n’est pas simple. Cette édition de la Transat Jacques Vabre ne nous laissera jamais tranquille. Il y a une grande zone sans vent pour aller en Martinique à la fin de la course. Ça fait tourner les méninges… savoir si on va passer au nord ou au sud. Il y a différentes théories, différents routages. On a nos idées, on cogite là-dessus. L’important c’est de patienter pour l’instant, de regarder si les fichiers se mettent d’accord et de savoir comment on va gérer cela » conclut Amélie qui, avec Anne-Claire Le Berre, reste à l’affût dans la position de chasseurs.

Message de la nuit d'Amélie Grassi

« Le neuvième jour de course débute tranquillement à bord de La Boulangère Bio. Après une première semaine chargée en bricolages et gestion de soucis techniques à bord, dans des conditions bestiales, nous profitons des alizés. Le bateau glisse dans 15 à 20 nœuds de vent sous spi. La journée nous profitons de ces conditions exceptionnelles pour barrer, la nuit le pilote s’en charge très bien depuis que nous avons réparé l’aérien en tête de mât. Cette phase nous permet de combler la dette de sommeil accumulée les premiers jours, on retire les polaires, on mange de bonnes choses… bref on prend un peu soin de soi, c’est appréciable et nécessaire pour avoir un max d’énergie à donner dans cette course. Car elle est loin d’être terminée ladite course. La météo pour rejoindre la Martinique est un vrai casse-tête, cette édition de la Transat Jacques Vabre nous challengera jusqu’au bout. Une super bonne ambiance règne à bord et nous restons mobilisées car il va encore se passer plein de chose sur le trajet ».

Le classement

1 > Xavier Macaire – Pierre Leboucher (Groupe SNEF)

2 > Ian Lipinski – Antoine Carpentier (Crédit Mutuel)

3 > Ambrogio Beccaria – Nicolas Andrieu (Alla Grande Pirelli)

4 > Alberto Bona – Pablo Santurde Del Arco (Ibsa)

5 > Achille Nebout – Gildas Mahé (Amarris)

 

 

15 > Amélie Grassi – Anne-Claire Le Berre (La Boulangère Bio)
+ 147 milles par rapport au leader

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