07 mai 2024

The Transat CIC : Réparation de la grand-voile réussie et joie immense à bord de La Boulangère Bio

La voile, c’est avant tout de la performance et de la compétition mais c’est parfois aussi de l’aventure ! Et depuis qu’elle a déchiré sa grand-voile dans des conditions de vent soutenu dimanche, Amélie Grassi a mis la course entre parenthèse pour mieux évaluer toutes les possibilités de réparation. Pour la skipper de La Boulangère Bio, pas question de baisser les bras, l’objectif qui régit sa progression depuis l’avarie est bien celui de réparer cette surface déchirée sur 1,50 m de long et 50 cm de hauteur. Et c’est au milieu de la nuit, après un effort long de 10 heures, qu’Amélie a poussé un énorme cri de joie en renvoyant sa grand-voile en tête de mât ! Elle vient de nous donner une incroyable leçon de ténacité.

Il a fallu en effet un mental d’acier et un engagement physique sans limite pour réparer seule en mer au milieu de l’Atlantique Nord cette voile avec les matériaux du bord limités… Un effort considérable que l’on mesure mieux à l’écoute du récit d’Amélie ce matin « Hier dans la journée, j’ai réussi à attaquer la réparation de la voile. Il a d’abord fallu la démonter. Ça m’a pris une heure et demi environ. J’ai fait un patch structurel le long de la chute puis deux patchs de chaque côté de la voile. Chaque patch est d’abord encollé puis je les ai cousus. J’ai fait ceinture et bretelle en espérant que tout fonctionne. C’était dur cette réparation. Je voulais absolument tout faire avant que la nuit tombe. Donc pendant 10 heures, sans discontinuer, j’ai bossé. J’ai seulement bu une gourde d’un litre d’eau et mangé quelques noix de macadamia ».

La Boulangère Bio a repris au cœur de la nuit sa route vers New York dans des conditions de vent soutenu. Amélie est épuisée et tente de se reposer mais déjà, le mode compétition a repris le dessus ! « Je suis un peu cassée en deux. J’ai mal un peu partout, c’était assez physique cette bataille avec la GV. J’ai les mains abimées. J’enchaine les petites siestes mais elles ressemblent plus à des comas. Quand l’alarme sonne, j’ai l’impression que ça fait 5 minutes que je dors, je ne sais pas où je suis… Là, il y a des bascules de vent dans tous les sens tout le temps donc ça ne laisse pas beaucoup de temps pour se reposer. Je reprends pleinement la course et je vais retrouver d’entrée de jeu des vents assez toniques. Rapidement, la voile va se retrouver dans 35 nœuds. Ce sera un test ! Je vais essayer de placer le curseur intelligemment pendant 24 heures pour cravacher mais aussi retrouver de la lucidité. Car je suis partie loin ! » raconte la skipper qui a retrouvé l’énergie qu’on lui connait et qui la quitte rarement. « Mentalement, je suis trop contente, ça donne de l’énergie. 9a fait trop plaisir. Là, je fais du près avec la voile en l’air, c’est trop top ! C’était une telle satisfaction de pouvoir renvoyer la voile ».

Amélie progresse actuellement en bordure d’une zone interdite à la navigation (zone de protection des cétacés). Elle est passée sous la barre des 1 000 milles pour atteindre New York.

Grand-voile déchirée pour Amélie Grassi sur La Boulangère Bio

Au cœur de la flotte des Class40, il y a une boule d’énergie lancée vers New York. Il s’agit d’Amélie Grassi à bord de La Boulangère Bio. Si les conditions météorologiques n’ont pas épargné les marins et les bateaux depuis le départ, Amélie ne se laisse pas abattre.