Les passions cachées des sportives de l’équipe de France féminine de handball
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Accueil » Handball » Actualités » Mondial IHF 2023 – Les françaises se qualifient pour les demis
L’équipe de France féminine de handball se qualifie pour la cinquième fois consécutive pour le dernier carré d’une compétition internationale. En s’imposant, en patronnes, face à la République Tchèque à Trondheim ce soir sur le score de 33-22 (18-16), les Bleues compostent leur billet pour la demi-finale du championnat du monde IHF 2023. Elles prendront dès demain la direction du Danemark et de Herning, où elles affronteront vendredi le vainqueur de la rencontre entre la Suède et l’Allemagne.
Un premier acte sur un faux-rythme
C’est tout de bleu vêtues que les filles de l’équipe de France voient la République Tchèque donner le coup d’envoi de la rencontre, dans une salle qui se remplit petit à petit. Les choses commencent bien pour l’équipe de France, puisqu’Alicia Toublanc ouvre le score dans un angle fermé. Malgré une première exclusion contre Tamara Horacek, Chloé Valentini trouve la cible en contre-attaque et Hatadou Sako sort une première parade. Les buts pleuvent des deux côtés du terrain et Jestribkova répond au deuxième but de Grâce Zaadi Deuna (5-4, 6′). Après la demi-centre, c’est au tour d’Estelle Nze Minko de se mettre en valeur. D’un rapide un-contre-un, elle mystifie son adversaire pour redonner deux buts d’avance aux Bleus, avant que Laura Flippes ne fasse passer l’écart à trois longueurs, après un nouvel arrêt de Sako. Arrive la dixième minute, synonyme de premier changement pour Olivier Krumbholz. Léna Grandveau s’illustre tout de suite avec une passe pour Alicia Toublanc. Tamara Horacek met le but du +4 et les Françaises manquent même deux occasions de creuser encore l’écart, avant la République Tchèque ne prenne son premier temps-mort (10-6, 12′). Si la défense française est bien en place, avec plusieurs interceptions à la clé, il manque un petit peu d’efficacité offensive pour creuser le trou au score. Orlane Kanor ne cadre pas sa contre-attaque, notamment, avant de trouver le cadre de plus loin. Coralie Lassource, dernière entrée en jeu, se signale avec un duel dont elle a le secret avant de tromper Novotna, la gardienne tchèque. Grâce à un beau tir à la hanche de Léna Grandveau, la France conserve son avance de quatre buts (14-10, 19′). Si les Françaises semblent dominer la partie, elles n’arrivent pas à lâcher un adversaire qui s’appuie sur sa gardienne pour rester dans la partie. Méline Nocandy, Sarah Bouktit ou Déborah Lassource, les Françaises peinent à convertir des occasions pourtant nettes. Et les Tchèques, bien aidées par un faux-rythme qui leur convient parfaitement, reviennent à deux longueurs (15-13, 25′). Après cinq minutes de disette, Sarah Bouktit convertit un amour de passe d’Estelle Nze Minko pour redonner trois buts d’avance aux Tricolores avant qu’Olivier Krumbholz ne pose son premier-temps-mort. Malheureusement, celui-ci est suivi de deux pertes de balle, avant que Marketa Jerabkova ne ramène la République Tchèque à un but. Il faut toute la puissance d’Estelle Nze Minko et la vista sur jet de sept-mètres d’Alicia Toublanc pour permettre aux Bleues de rentrer au vestiaire avec deux buts d’avance (18-16, MT).
La défense fait la différence
Olivier Krumbholz choisit de lancer Laura Glauser dans la cage à la reprise de la seconde période, tandis que Tamara Horacek occupe la position de demi-centre, aux côtés d’Estelle Nze Minko et Laura Flippes. Après deux échecs de la base arrière, c’est finalement la capitaine qui inscrit le premier but français du second acte. Elle est rapidement imitée par Alicia Toublanc et Chloé Valentini, qui montent les ballons à toute vitesse pour remettre la France quatre buts devant (21-17, 34′). La défense tricolore, bien aidée par Laura Glauser, arrive enfin à faire douter l’attaque tchèque, qui peine à trouver des solutions. Laura Flippes vole un ballon et envoie Estelle Nze Minko donner cinq buts d’avance à l’équipe de France pour la première fois de la soirée, forçant ses adversaires à prendre un temps-mort quelques secondes plus tard (23-19, 38′). Cette pause ne change rien à la mainmise de la défense bleue sur la deuxième période. La charnière Foppa-Kanor ne laisse aucun espace à Jerabkova tandis que Laura Glauser est infranchissable dans sa cage. La Bisontine n’encaisse pas de but pendant près de dix minutes et, sur un caviar de Grâce Zaadi, Pauletta Foppa redonne cinq buts d’avance à la France avant qu’Orlane Kanor, d’une mine de loin, ne creuse encore un peu plus l’écart (25-19, 45′). L’avantage pris, les Françaises gèrent leur avantage sans jamais baisser la garde. L’entrée sur le terrain de Méline Nocandy remet du peps dans l’attaque française, alors que la demi-centre inscrit deux buts consécutifs. Le match se fait plus hachée, les organismes sont visiblement fatigués, mais les Bleues ont plus de jus. Lucie Granier fait passer l’écart à sept buts en trompant la gardienne tchèque au premier poteau (28-21, 52′). Le résultat est désormais acquis, tant la République Tchèque semble en manque de solutions face à une Laura Glauser en état de grâce. A la 55ème minute, la gardienne n’a encaissé que cinq buts sur les quinze qui lui ont été envoyés. Olivier Krumbholz termine la rencontre avec une base arrière expérimentale, où se côtoient Léna Grandveau, Déborah Lassource et Méline Nocandy, qui inscrit le but du +10 à quatre minutes du gong. Si la Nantaise écope de deux minutes, Sarah Bouktit compense des deux côtés du terrain : une grosse activité défensive et un but tout en puissance pour donner onze buts d’avance aux Bleues, qui volent vers leur neuvième demi-finale sur les dix dernières compétitions internationales. D’une dernière parade, Laura Glauser parachève le succès des Bleues, qui s’imposent finalement de onze buts (33-22, FM). Elles affronteront, vendredi à Herning, le vainqueur du quart de finale entre la Suède et l’Allemagne.
On est très heureux de se qualifier. L’équipe fait une première période en demi-teinte, comme si on n’était pas descendu de notre nuage d’il y a deux jours. Ce n’était plus la défense de l’équipe de France et on a raté beaucoup de choses en attaque, alors qu’on aurait pu se rendre le match plus facile. La deuxième est bien meilleure, Laura Glauser a été extraordinaire. En attaque, on a réussi des débordements tranchants. Au final, c’est une belle victoire, il fallait passer le quart, c’est fait et bien fait. Depuis que je suis revenu, on n’a raté qu’une demi-finale en dix compétitions, c’est quelque chose qui nous rend très fier mais qui est aussi très important car l’équipe de France, c’est un peu la vitrine du handball français. Mais il faut garder à l’esprit que c’est dur, très dur. Maintenant, je vais un peu provoquer les filles pour qu’on aille encore un peu plus loin.
C’est génial d’arriver à se qualifier, dans un match très compliqué, surtout deux jours après avoir gagné contre la Norvège. Ca explique peut-être qu’on ait eu une première période compliquée, un peu hachée. On a voulu monter l’agressivité en deuxième période et ça nous a rendu les choses plus simples. On a eu des ballons à monter, on a marqué des buts faciles. Personnellement, je suis super heureuse d’avoir pu participer à la fête, d’autant plus que j’étais en tribunes pour le dernier match. Ce n’est pas simple de rester dans la compétition quand on ne joue pas, pas simple de se concentrer mais il faut prendre son mal en patience et bosser à l’entrainement pour répondre présente quand Olivier fait appel à toi.
Je suis vieille, j’ai vécu plein de scénarios catastrophes alors j’ai toujours de l’appréhension avant ces matchs là. Surtout quand on voit le scénario un peu bizarre de la première période, où on est loin de faire une bonne période défensivement. Dans ces moments-là, c’est mon rôle de montrer la voie. C’est pour ça qu’effectivement, en début de seconde période, je me dis qu’il faut rentrer à fond dedans et surtout ne pas les laisser espérer. Ce soir, on a eu du mal à trouver notre défense, mais on a aussi réussi à régler nos problèmes à la pause, et cela nous donne forcément de la confiance. On n’a finalement pas eu trop peur, j’ai l’impression qu’on a bien géré, surtout en marquant des buts en première période. Ce qu’on fait, pour le handball, c’est exceptionnel. Cinq demi-finales de suite, en terme de régularité, c’est quelque chose de grand. Ca montre le boulot abattu mais ça me fait aussi dire que j’en veux plus et que ce dernier carré, ce n’est pas une fin en soi.
Rédaction par la FFHanball
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