Lors d’une précédente interview, nous avons questionné Béatrice Barbusse, ex-sportive de haut niveau, la première femme à avoir présidé en France un club de handball pro masculin, tous sports Co confondus, vice-présidente déléguée de la fédération de Handball et sociologue du sport : « La parité devrait être atteinte aux JO 2024 avec 50 % d’athlètes femmes. Pensez-vous que l’égalité femmes-hommes dans le sport implique qu’on prenne en considération uniquement des éléments quantitatifs ? ». Qu’en pensez-vous ?
Les Jeux paritaires de Paris 2024 sont une très belle symbolique. La carte mise sur table pour jouer cette symbolique, c’est la mixité. C’est une entrée très intéressante et positive.
L’homme et la femme sont dans un même registre. Mais en même temps, il pourrait y avoir des freins dans le sens où la pratique mixte peut induire que la performance de la femme sera sous-estimée par rapport à la performance de l’homme.
Donc oui, nous pouvons parler de parité concernant les athlètes, mais pas totalement concernant la sécurité, l’arbitrage, tout ce qui est autour de l’écosystème sportif, et même sur la gouvernance…
Globalement, c’est une première marche, mais il y en a encore pas mal à gravir pour avoir une égalité parfaite, ou une équité aux Jeux Olympiques.
La Boulangère s’est récemment lancée dans le soutien des clubs amateurs de handball avec le dispositif « Le Goût du Hand » en fournissant, à des clubs proches de nos sites de fabrication, leurs équipements, ainsi qu’un goûter d’après match. D’après vous, y a-t-il une différenciation de vitesse lorsque l’on parle de sport amateur féminin et de sport féminin de haut niveau ?
Oui en effet, c’est important de le montrer. J’aime à dire que, dans le sport féminin (et je pense que Béatrice le dit aussi), en termes de communication ce qui n’est pas visible n’existe pas. Et si le sport féminin est qualifié de sport « féminin », c’est déjà pour le faire exister.Si on ne montre pas, par la performance et la promotion, que les femmes peuvent faire de la boxe en étant féminines, peuvent avoir de beaux ongles, être handballeuses et mettre des faux-cils, pouvoir se maquiller sur le terrain, être des Warriors… le risque est que les femmes ou petites filles se disent « si on ne le voit pas, c’est que cela ne doit pas exister et donc que ça n’est pas possible ».
Il est important de se questionner, y a-t-il des femmes arbitres ? Oui, il y a Stéphanie Frappart, arbitre de football française mais aussi les sœurs Bonaventura dans le handball… Le fait de les rendre visibles, de montrer qu’il y a des femmes arbitres, cela peut donner envie, à des petites filles ou à toute femme qui aiment bien le handball, de devenir arbitre. Elles ouvrent la voie.